Ces dernières années, les offices du tourisme ont subi d’importantes réorganisations administratives et doivent désormais s’interroger sur leur avenir pour affirmer leur légitimité, dans une économie toujours plus mobile. Les offices de tourisme sont-ils condamnés à se réinventer ?
Faits historiques
Les offices de tourisme ont été créés au début du XXème siècle, soit il y a plus d’un siècle. La Fédération Nationale des Offices de Tourisme et Syndicats d’Initiative (FNOTSI) est depuis désignée par le nom de la marque Offices de Tourisme de France (OTF) et fédère l’ensemble des structures composant le réseau national des Offices de Tourisme.
En 2019, la Fédération nationale fêtera son centenaire et organisera son 32e Congrès national à Reims. Les offices du tourisme ont vécu plusieurs mutations, et celle du numérique, bien qu’elle soit l’une des plus récentes fut aussi l’une des plus frappantes. Ils doivent également composer avec les mutations sociétales et les changements de comportements.
Problématiques actuelles
L’enjeu principal aujourd’hui est d’anticiper et d’imaginer la place des offices du tourisme, mais aussi des convention bureaux et des congrès dans le futur. Comment l’office de tourisme peut rester l’acteur liant public et privé en animant l’écosystème touristique local, tout en répondant aux nouveaux besoins de ses visiteurs ? Ce qui est certain, c’est que l’office de tourisme est indispensable dans la culture touristique française. Ils ne sont pas réellement menacés de disparition selon les spécialistes, cependant leur fonctionnement est voué à évoluer.
Autre preuve que le secteur est en pleine mutation : le 11 mars 2020, Offices de Tourisme de France, Tourisme & Territoires et Destination Régions, les trois fédérations historiques des organismes institutionnels du tourisme, ont fusionné en une structure unique : ADN Tourisme.
Évolutions à venir
Les offices du tourisme doivent questionner le rapport qu’ils ont à leurs visiteurs. La question est moins cruciale pour des offices du tourisme très fréquentés. On pense par exemple à ceux situés en région Parisienne, à celui de Cannes, qui accueille jusqu’à 5 000 visiteurs par jour, mais aussi ceux des régions situées au Nord et à l’Est qui voient leur croissance augmenter.
En revanche, dans les plus petites structures, les équipes imaginent déjà de nouvelles façons de répondre aux attentes. Des lieux cosy, avec des sofas, des bibliothèques et une ambiance maison sont créés, pendant que d’autres s’adaptent à leurs publics en redéfinissant même leurs activités.
Certes, les offices du tourisme proposeront toujours le panel de services traditionnels (accueil, informations, distribution de brochures…), qui leur est connu et qu’on pourrait qualifier de base intouchable. Pourtant, chacun doit faire preuve d’ouverture d’esprit.
Par exemple, dans la ville d’Evreux, en Normandie, l’office du tourisme est même allé jusqu’à changer de nom pour s’appeler maintenant le Comptoir des Loisirs. Face à la typologie réelle de la majorité de ses visiteurs qui, il faut l’avouer, sont essentiellement des locaux à la recherche d’activités plutôt que des visiteurs étrangers, le Comptoir a recentré ses services autour de cette proposition, et retrouve une fréquentation intéressante.
Autre exemple, l’office du tourisme de Vienne-Condrieu, en région Auvergne-Rhône-Alpes qui est quant à lui un véritable objet de visite touristique. En plus de l’information qu’on vient chercher sur place, il fait office de cave de dégustation de vin, de loueur de vélos, et on peut y manger au restaurant ou encore y boire un verre au bar…
De toute façon, à l’heure d’Internet, il est impératif de trouver une façon d’apporter une valeur ajoutée pour des visiteurs qui peuvent trouver la majorité des informations qu’ils recherchent en ligne. S’ils se déplacent, c’est aussi parce qu’ils sont en quête de services uniques et de liens humains supplémentaires.